Un Amour De Sorcière
Interview
Extrait du dossier de presse, Mars 1997
Le cocktail de ce film n’est pas banal : amour, suspense, comédie, magie blanche et magie noire. Pourquoi Christian Fechner vous a-t-il choisi, vous, René Manzor ?
Pour plusieurs raisons, je pense. Nous nous étions connus quand il produisait sa série télévisée Sueurs Froides. Il avait vu mes films précédents, Le Passage et 36-15 Code Père Noël, deux titres qui faisaient déjà appel à l’imaginaire. Enfin, j’étais installé depuis cinq ans aux Etats-Unis, et je pouvais donc écrire et tourner à la fois en français et en anglais.
Qu’apprend-on quand part écrire et réaliser aux Etats-Unis ?
On apprend à la fois l’efficacité et la modestie. Ecrire des scénarios qui seront signés par d’autres, tournés par d’autres, devenir une sorte d’écrivain fantôme, le « script doctor » hollywoodien.
Mais ce n’est pas inutile. C’est toute une méthodologie, qui est très précieuse, ensuite, lorsqu’on rentre en France.
Quelle a été votre méthode de travail avec Vanessa Paradis ?
Comme j’étais absent de France, je me suis fait projeter « Noces Blanches » et « Elisa ». J’ai été étonné par le contraste entre sa puissance de jeu, et son aspect « petit oiseau ». Mon parti-pris d’écriture a été de tourner le dos à tous les aspects « Lolita » de Vanessa Paradis.
Quel est le style du film ?
C’est « La Belle au Bois Dormant », version an 2000. Un coma se passe dans un hôpital, avec des appareils médicaux contemporains. Mais, si la situation est toujours réaliste, la lecture, elle, ne l’est pas. Là interviennent la mise en scène, l’éclairage, qui donnent aux scènes un aspect féerique.
Comment avez-vous dosé sur le plateau la vraie magie et les effets spéciaux qui seront réalisés en post-production, grâce aux nouvelles technologies ?
Christian Fechner et ses magiciens étaient en permanence à mes côtés, et je leur ai demandé d’être mes conseillers dans certaines scènes pour ne pas avoir à faire appel au virtuel. Finalement, l’acteur et le prestidigitateur font le même travail : attirer votre regard sur quelque chose, pendant qu’une autre se passe ailleurs. C’est de la « mise-direction ». A l’arrivée, il y aura 90% d’illusions faites en direct sur le plateau et 10% seulement, grâce à l’ordinateur. Mon pari était de tenter de recréer l’émerveillement, aussi simplement que du temps de Méliès et du cinéma forain.
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