Accueil
 
News
 
Témoignages...
 
Portrait
 
Filmo
 
Films
 
Séries TV
 
Courts & Clips
 
Galeries photos
 
Interview
 
Romans
 
 Les Âmes rivales
 Celui dont le Nom n'est plus
 Dans les Brumes du Mal
 Apocryphe
 À Vif
 Du Fond des Âges
   Fiche
 
 
   Critique
 L'Ombre des Innocents


 
Contact
 
  René Manzor

Du Fond des Âges

Interview

UN LIVRE EN CINQ QUESTIONS par Yvan Fauth

Une fois de plus tu surprends, avec une nouvelle histoire qui n’a rien à voir avec celles que tu as proposées par le passé...

En tant que lecteur, quand j’ouvre un roman, j’aime être surpris par l’auteur. Mon évasion est à ce prix. Pour « s’évader », l’imaginaire a besoin de sortir de sa zone de confort. L’auteur qui me prend par la main pour m’emmener ailleurs est celui dont j’aime les histoires, les personnages, je vais donc retrouver son univers, sa patte, mais il me proposera un nouveau voyage, pas juste le même que la fois d’avant.

Quand je racontais des histoires à mes enfants avant qu’ils ne s’endorment, si j’avais le malheur de les maintenir dans ma zone de confort, ils me disaient « Tu me l’as déjà raconté cette histoire, papa ». Et, même si ce n’était pas la même histoire, le fait est qu’elle lui ressemblait comme une sœur. Or, pour moi, « créer », ce n’est pas « se répéter », c’est essayer de proposer quelque chose de neuf.

Cette aventure folle nous bringuebale donc entre l’Antarctique et la Nouvelle-Zélande...

Ce sont des terres ancestrales toutes les deux. Et, même si l’homme a tenté de les domestiquer, elles conservent, à fleur de peau, une culture minérale prête à ressurgir à chaque instant et à en chasser l’envahisseur. L’Antarctique existe depuis 34 millions d’années sans l’homme. Aussi, quand il y emmène ses foreuses au nom du progrès, il ne faut pas s’étonner que la réplique soit sauvage et dévastatrice. Le tout sur une structure narrative originale. Tu peux nous dire deux mots de l’intrigue ?

Du Fond des Âges se déroule sur deux temporalités : le présent et le passé. L’intrigue tisse deux mystères en parallèle dont les résolutions finissent par se rejoindre. Son héros, Marcus Taylor, est un grand glaciologue et explorateur néo-zélandais. Pendant qu’il est en mission en Antarctique, son fils Nateo, disparaît. Et il n’y a ni demande de rançon, ni corps découvert. Cette disparition va détruire son couple car la femme de Marcus, de culture maori, s’enferme dans le deuil.

Trois ans plus tard, un petit garçon qui correspond au profil de Nateo est amené aux urgences, blessé par balles. Il a échappé de justesse à un tueur lancé à ses trousses. Si son père est terriblement ému de le retrouver, lui ne le reconnaît pas. Où était-il durant ces trois ans ? Quel danger représente-t-il pour qu’on essaie de l’abattre ?

Tu sembles avoir particulièrement soigné le rythme de l’intrigue, le lecteur n’a pas une seconde pour reprendre son souffle...

Le rythme est pour moi un élément essentiel d’une histoire. Et, quand je dis « rythme » je ne veux pas dire « tempo ». Il ne s’agit pas d’aller à cent à l’heure en permanence. Il s’agit d’alterner, comme en musique, des accents faibles et des accents forts. L’émotion et le suspense se développent dans les temps faibles, l’action, dans les temps forts. Et le tout doit monter crescendo.

Mais, pour moi, une intrigue, aussi haletante et pleine de rebondissements qu’elle soit, n’existe que pour mettre en valeur les personnages qui s’y affrontent. Les obstacles qu’ils rencontrent sur leur route, les retournements de situation qu’ils subissent ne doivent avoir qu’un but : les forcer à se révéler. Le plus important dans une histoire, ce sont les personnages. C’est d’eux dont on tombe amoureux, pas d’une intrigue.

Cette virée lointaine a sûrement demandé un gros travail de recherches pour donner chair à cette histoire incroyable...

Quand on choisit un sujet qui est à des années lumière de sa zone de confort, le travail de recherche est indispensable. Mais c’est aussi le meilleur des carburants. Car il va nourrir l’imagination. Les livres que l’on potasse, les documentaires que l’on visionne, les coups de fil que l’on passe à des personnes qui travaillent dans ce milieu, tout cela va fournir au roman un parfum de vérité. Or, plus une histoire est fictionnelle, plus elle doit être crédible.

En tout cas, la curiosité et la passion que l’on va développer pour ce sujet transpireront inévitablement de ce que l’on écrit. Et les lectrices et les lecteurs les ressentiront peut-être au fil des pages.

Copyright © 2006 - René Manzor